L’hiver rime avec exigeance pour les chiens de chasse : terrains détrempés, amplitudes thermiques, périodes d’attente, passages dans l’eau froide. S’ils sont souvent robustes, leur organisme n’est pas infaillible. Préserver leur confort, c’est prolonger leur endurance et réduire les risques de blessure ou de maladie. Un bon entretien, une alimentation adaptée et un couchage approprié sont indispensables pour accompagner votre compagnon lorsque les températures chutent.
Comprendre comment le chien gère le froid
Le chien de chasse est un animal endurant, mais ses capacités de résistance dépendent de plusieurs facteurs :
- la race et le type de poil,
- la masse corporelle,
- l’âge et la condition physique,
- et l’acclimatation progressive à la saison.
Les chiens à poil long ou double (setter, épagneul, retriever) tolèrent mieux le froid sec.
Les chiens à poil ras (braque, pointer, foxhound) perdent la chaleur plus rapidement, surtout lorsqu’ils sont immobiles ou mouillés.
Les vétérinaires s’accordent à dire qu’un chien adulte en bonne santé tolère sans difficulté des températures fraîches, autour de 10 à 20 °C. En revanche, en dessous de 5 °C, les déperditions de chaleur s’accentuent rapidement, surtout si l’animal est humide ou fatigué.
Préparer la saison hivernale
Une bonne préparation commence dès l’automne. Un chien bien musclé, en bonne condition physique, résiste mieux aux basses températures.
L’alimentation doit être riche en énergie (matières grasses et protéines de qualité) pour soutenir la thermogenèse, c’est-à-dire la production naturelle de chaleur. Les vétérinaires recommandent une augmentation progressive de la ration — environ 10 à 20 % selon l’activité — plutôt que des repas plus volumineux, pour éviter les troubles digestifs. L’eau fraîche doit toujours être disponible, même par temps froid : un chien déshydraté se refroidit plus vite, car l’eau est essentielle à la circulation sanguine et à la régulation thermique.
Enfin, le pelage joue un rôle crucial. Un brossage régulier élimine les poils morts et aère la peau, permettant au poil de conserver son pouvoir isolant.
Après la chasse : prévenir le refroidissement
La phase de récupération est déterminante. Lorsqu’un chien passe d’un effort intense à l’immobilité, sa température corporelle chute rapidement. Un chien trempé et exposé au vent peut perdre plusieurs degrés de température interne en quelques minutes seulement. C’est pourquoi il convient d’avoir les bons réflexes après l’effort.
Après chaque sortie :
- Séchez le chien immédiatement à l’aide d’une serviette absorbante.
- Brossez légèrement le poil pour stimuler la circulation.
- Installez-le sur une surface isolée — une planche, un tapis sec, une couverture polaire — pour éviter le contact direct avec le sol froid.
Les chiens de gibier d’eau peuvent porter un gilet de protection en néoprène : il limite la déperdition thermique tout en préservant la mobilité.
L’importance du couchage et du transport
Un chien fatigué récupère mieux dans un environnement sec, propre et tempéré. Il est recommandé d’être attentif à la bonne isolation du sol dans les chenils : planche, palette, ou litière de paille sèche. Un couchage légèrement surélevé réduira également la conduction du froid et évite l’humidité.
Les tapis synthétiques sont confortables, mais perdent leur efficacité s’ils sont mouillés. La paille, le lin ou le chanvre restent des matériaux naturels isolants et respirants, à condition d’être changés régulièrement.
Dans la voiture, évitez les caisses métalliques en contact direct avec le sol. Placez une couverture pliée ou un tapis isolant sous le chien et vérifiez la ventilation : trop d’air froid favorise les contractures, trop peu entraîne condensation et humidité.
Quand faut-il couvrir un chien ?
Tous les chiens n’ont pas besoin de manteau. Mais certaines situations le justifient pleinement :
- chien âgé, maigre ou convalescent,
- chien tondu, à poil ras, ou travaillant sur des zones humides,
- période d’attente prolongée à l’arrêt.
Les manteaux ou gilets de protection doivent être ajustés mais non serrés, respirants et déperlants, et ne jamais rester mouillés après la chasse.
Signes d’hypothermie à surveiller
Les premiers signes sont discrets : frissons, posture voûtée, perte d’attention. Si le chien devient lent, tremble ou respire difficilement, il faut intervenir immédiatement :
- le sécher,
- le réchauffer lentement (couverture, serviette tiède, lieu abrité),
- et consulter un vétérinaire si les symptômes persistent.
Le réchauffement doit être progressif : une chaleur trop directe peut provoquer un choc thermique.
Conclusion
Protéger son chien du froid, c’est une question de méthode, pas d’excès. Observer son comportement, adapter la ration, entretenir le poil et aménager un couchage isolé suffisent à assurer la bonne santé et le confort de votre compagnon. Le bon sens du maître reste la meilleure des protections.



